Nathalie Bajos

AGE_1202165300.jpgIl n’existe pas de risque zéro dans la prise d’un médicament. Même avaler un doliprane peut entraîner des complications !
Parler de dangerosité n’a donc pas de sens dans ce débat. Les pilules, quelles qu’elles soient, ne sont pas “dangereuses”, elles comportent simplement des risques plus ou moins importants selon leur composition.
Les risques de complications type phlébite – ou AVC – sont même plus élevés chez les femmes enceintes que chez les femmes sous pilule.
En 1995, il y a eu un débat similaire en Grande-Bretagne autour de la contraception. Résultat : les grossesses non désirées et les avortements ont explosé.

3 thoughts on “Nathalie Bajos

  1. shinichi Post author

    Nathalie Bajos, spécialiste de la contraception dans le célèbre centre de recherche, rappelle que toutes les pilules présentent un risque – aussi minime soit-il. “Il n’existe pas de risque zéro dans la prise d’un médicament. Même avaler un doliprane peut entraîner des complications !”, précise-t-elle.

    “Parler de dangerosité n’a donc pas de sens dans ce débat. Les pilules, quelles qu’elles soient, ne sont pas ‘dangereuses’, elles comportent simplement des risques plus ou moins importants selon leur composition”. Ironie de la polémique : Nathalie Bajos rappelle que les risques de complications type phlébite – ou AVC – sont même plus élevés chez les femmes enceintes que chez les femmes sous pilule.

    Ce n’est donc pas tant l’aspect médical du débat que les conséquences “désastreuses” de l’annonce du gouvernement qui inquiètent les deux spécialistes. “En 1995, il y a eu un débat similaire en Grande-Bretagne autour de la contraception. Résultat : les grossesses non désirées et les avortements ont explosé”, ajoute Nathalie Bajos.

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  2. shinichi Post author

    Sexualité des ados. Il faut arrêter «les discours moralisateurs»

    Le Telegramme

    http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/sexualite-des-ados-il-faut-arreter-les-discours-moralisateurs-17-02-2012-1604153.php

    La sociologue et démographe Nathalie Bajos (Inserm) invite à arrêter les «discours moralisateurs» sur la sexualité et l’avortement.

    (On parle souvent d’une hausse des avortements chez les jeunes filles. Quels sont les chiffres?)
    On dénombrait, en 2009, 11.700IVG chez les 15-17 ans en France métropolitaine contre moins de 10.000 en 2001. Depuis 2006, les chiffres sont assez stables. Mais en fait ces chiffres n’ont pas grand sens. Ce qu’il faut regarder, ce sont les taux d’IVG. Ainsi, on comptait 10,4 avortementspour1.000 jeunes de 15 à 17 ans en 2009, comme en 2008, contre 11,2 en 2006 et 9 en 2001. On peut toujours faire mieux mais la situation en France est loin d’être dramatique. Point très important: les variations des taux d’avortements peuvent être interprétées de façons différentes: est-ce qu’une hausse traduit une plus grande prise de risque ou bien plus d’avortements en cas de grossesse non prévue?

    (Que pensez-vous des propositions du rapport Nisand?)
    Rendre la contraception anonyme et gratuite pour les mineures va dans le bon sens. Quant au renforcement de l’éducation à la sexualité: oui, mais laquelle? Tout dépend du discours qu’on tient aux jeunes. Il faudrait, comme dans les pays nordiques, non pas une éducation basée sur les risques mais très ouverte sur la sexualité en général, sur la découverte du corps, le droit de dire non… les risques étant abordés dans un second temps.

    (Quel regard portez-vous sur la sexualité des jeunes?)
    Ils sont aujourd’hui soumis à une multitude de discours sur la sexualité, de la part des parents, des professeurs, des émissions radio, de leurs copains et aussi de films pornos. Quant à la prévention et à la contraception, les discours passent très bien chez eux. Nombre de propos sur la sexualité des jeunes et l’avortement sont normatifs et moralisateurs. Dans un pays où l’avortement est légal, l’IVG n’est pas en soi un problème de santé publique. La problématique de santé publique, c’est l’accès à la contraception, qui doit être facilité.

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