One thought on “Association L214

  1. shinichi Post author

    Depuis quand les «vaches à hublot» existent-elles ?

    par Olivier Monod

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/20/depuis-quand-les-vaches-a-hublot-existent-elles_1735004

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    Les vaches à hublot, ou à canules, remises sur le devant de la scène par l’association L214 existent à des fins de recherche depuis plusieurs décennies.

    Question posée par muriel le 12/08/2018

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    Bonjour,

    Au vu des récentes vidéos publiées par l’association L214 et montrant des vaches à hublot nous avons modifié votre question qui était «Les vaches avec un hublot sur le flanc existent-elles vraiment ou s’agit-il d’une fake news ?» Oui, les vaches à hublot existent, images récentes à l’appui.

    L’association L214 a publié une vidéo «tournées entre février et mai 2019 dans la station expérimentale de Sourches appartenant au groupe agro-industriel Avril, située sur la commune de Saint-Symphorien, dans la Sarthe». Elle dénonce «des vaches fistulées – leur estomac est perforé d’un trou de 15 cm de diamètre – pour étudier leur digestion. Elles sont contraintes de vivre enfermées dans un bâtiment au sol bétonné, sans paille, à même leurs propres déjections».

    L’entreprise «déplore une nouvelle fois la manipulation d’images montées, tournées de nuit à des fins sensationnalistes». Elle affirme utiliser ce procédé sur 6 vaches, afin d’effectuer des recherches pour «améliorer la santé digestive de millions d’animaux, de réduire l’usage d’antibiotiques en élevage et de réduire les émissions de nitrates et de méthane liées à l’élevage».

    L’Institut national de recherche agronomique a déclaré à l’AFP utiliser cette technique sur une trentaine de vaches en France, et être également à la recherche d’alternatives.

    La presse les redécouvre régulièrement

    L’existence des vaches à hublot est régulièrement redécouverte par les médias. Ainsi, on en trouve mention chez RTL en 2014, Rue89 en 2008 et, grâce à l’INA, sur l’ORTF en 1970.

    À quand remonte la pratique ? Nous avons retrouvé des traces de pratique de fistule (ou d’ouverture) sur l’appareil digestif au milieu du XIXe siècle. Ainsi, Gabriel Colin dans son Traité de physiologie comparée des animaux parle d’un taureau «dont la viande était introduite directement par une grande fistule au rumen» en 1886.

    Pierre Flourens, en 1833, décrit sa méthode de manière fleurie : «Je commençai par établir un large anus artificiel à la panse d’un mouton, c’est-à-dire qu’après avoir pratiqué une large ouverture aux parois de cet estomac, j’attirai les bords de cette ouverture en dehors, et les maintins fixés, par quelques points de suture, aux parois mêmes de l’abdomen». L’objectif est alors clairement d’observer et d’étudier le système digestif.

    Notons, que cette idée de faire un trou dans le système digestif est également employée à des fins vétérinaires, pour traiter des vaches qui ont des problèmes digestifs lourds pour faire s’échapper des gaz.

    De la fistule à la canule

    La mise en place d’une pièce – appelée canule – pour maintenir l’ouverture en place remonte à 1928, selon la publication de 2008 «Apports et limites des techniques alternatives à la chirurgie expérimentale du tractus digestif des herbivores».

    Cet article est une réflexion sur les possibilités de limiter l’usage de canulation dans la recherche animale. Sa conclusion était la suivante : «Il est donc possible de recourir à des méthodes alternatives à la chirurgie digestive ou de limiter leur usage, bien que la canulation soit la seule méthode disponible pour une connaissance exhaustive du fonctionnement digestif».

    Le centre d’expérimentation de Sourches mis en cause par la vidéo de L214 affirme que «son objectif est de remplacer d’ici à 2025 l’essentiel des tests sur animaux par des méthodes alternatives».

    Douleur

    Sur la question de la douleur, l’opération se fait sous anesthésie. Après, le centre de compétences helvétique pour la recherche agricole compare la pose d’une canule à une césarienne et considère que la bête ne souffre plus par la suite :

    «Une vache à qui une fistule vient d’être posée souffre de douleurs post-opératoires, comparables à celles ressenties après une césarienne. Les vaches sont traitées médicalement contre la douleur pendant les cinq jours qui suivent l’opération. Une vache qui souffre le montrera par exemple par sa posture, elle réagira au toucher de la zone douloureuse. Elle se mettra à boiter en cas de blessures aux onglons. D’autre part, lorsque leur bien-être est perturbé, les vaches laitières réagissent en donnant moins de lait. Rien de tel n’a été observé sur les vaches qui portent une fistule depuis déjà longtemps».

    Une amélioration par rapport aux observations de Pierre Flourens en 1833 qui voyait ses moutons survire «plusieurs semaines et même plus d’un mois». Aujourd’hui, à l’Inra, les vaches vivent 7 ans avec leur canule. L’institut de recherche agronomique affirme toutefois être à la recherche d’alternatives.

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