Qui sauvera la planète ? (Nathanaël Wallenhorst)

Plus que jamais, le monde est organisé en deux blocs : d’un côté, des démocraties à bout de souffle, phagocytées par les logiques néolibérales d’un monde globalisé ; de l’autre, des régimes autoritaires et dictatoriaux. Mais ces deux blocs sont en réalité les deux faces d’une même pièce. Les politiques néolibérales, soutenues par une “classe rapace” qui les a promues à travers le monde, ont démantelé l’État providence pièce par pièce. L’hôpital, l’éducation ou la justice ont été progressivement considérés comme des dépenses à réduire toujours plus. Cette “classe rapace”, qui n’a pas hésité à faire appel à des cabinets de conseil – en France notamment –, ne jure que par “le goût du risque”, “le courage”, “l’efficacité” et “la modernisation”, mots dont l’apparente vertu ou neutralité masquent en définitive la dérégulation des marchés, la diminution des dépenses sociales, l’accélération de l’effondrement des services publics et leur remplacement par des investisseurs privés. Et quand une catastrophe naturelle a lieu, de telles politiques deviennent les parfaites incarnations du “capitalisme du désastre”. Autres conséquences de ces politiques néolibérales maquillées de neutralité technocratique ? Les replis nationalistes qui nous embarquent dans un processus d’érosion démocratique et d’entrée en guerre.

4 thoughts on “Qui sauvera la planète ? (Nathanaël Wallenhorst)

  1. shinichi Post author

    Qui sauvera la planète ?
    les technocrates,
    les autocrates,
    ou les démocrates…

    de Nathanaël Wallenhorst

    Nous avons modifié de façon durable les conditions d’habitabilité de la Terre pour l’ensemble du vivant et ainsi grandement fragilisé la vie en société. L’auteur décrypte les récits politiques du temps présent qui font chacun le lit possible de l’échec démocratique et/ou de l’échec écologique : le récit mensonger, selon lequel nous ne serions pas sûrs que le changement climatique soit d’origine humaine ; le récit bisounours, qui fait reposer un changement global sur la conversion à l’écologie de chaque citoyen ; le récit californien, qui fait miroiter un salut technoscientifique ; le récit chinois, selon lequel la fin justifierait les moyens ; le récit pervers, qui veut tout faire tenir en même temps. Mais l’histoire n’est pas terminée. Un récit alternatif trace son sillon…

    Reply
  2. shinichi Post author

    Qui sauvera la planète ? Les technocrates, les autocrates, ou les démocrates…

    Analyse de livre

    PAPON Pierre

    https://www.futuribles.com/qui-sauvera-la-planete-les-technocrates-les-autocrates-ou-les-democrates/#:~:text=Partant%20du%20constat%20que%20la,l'habitabilit%C3%A9%20de%20la%20Terre.

    Partant du constat que la dégradation de l’environnement et le changement climatique sont avérés, Nathanaël Wallenhorst, spécialiste des sciences de l’éducation et de l’environnement, s’interroge dans ce livre sur la possibilité de faire face aux défis que représente le maintien de l’habitabilité de la Terre. Celle-ci est entrée dans une nouvelle époque géologique qualifiée d’Anthropocène (les activités humaines ont laissé une empreinte géologique), depuis les débuts de l’âge industriel (cette datation ne fait pas l’unanimité chez les géologues), au cours de laquelle la consommation des ressources naturelles s’est emballée. L’auteur décrit les attitudes face à cette situation, à l’aide de six récits contrastés qui mettent en évidence les impasses politiques ou, a contrario, les attitudes constructives sauvegardant l’avenir.

    L’auteur décrit longuement, dans un premier récit « mensonger », les dégâts du climato-scepticisme colporté par des personnalités les plus diverses refusant de reconnaître la réalité du réchauffement climatique, avec deux extrêmes : l’incompréhension de la méthode scientifique ou la tentative systématique d’avancer des arguments fallacieux sans fondements scientifiques. Alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a montré qu’il existe un consensus scientifique sur l’origine principale du réchauffement du climat (la consommation d’énergies fossiles), des scientifiques, des industriels et des think-tanks ont joué le rôle de « marchands de doute », instillant la méfiance d’une partie de l’opinion vis-à-vis des connaissances sur le climat ; le président des États-Unis lui-même, Donald Trump, niant la réalité des faits scientifiques en opposant à la vérité l’existence d’une « post-vérité ». Ces propos mensongers ont contribué à retarder les décisions pour limiter le changement climatique.

    Le deuxième récit, qualifié de « chinois », est plus sournois, il met en évidence une argumentation consistant à « verdir l’économie en boostant le productivisme ». La politique de la Chine prétend ainsi concilier développement économique, respect de la nature et solidarité sociale. Le président Xi Jinping affirme ainsi que la « civilisation écologique socialiste » est le pilier de la politique chinoise, une affirmation qui contraste, observe l’auteur, avec la forte altération de l’environnement dans le pays (pollution de l’air des villes, notamment à Pékin, de l’eau et des sols), à l’origine d’une dégradation de la santé de la population suscitant de nombreuses protestations. Il est vrai que la législation environnementale a été renforcée en Chine ces dernières années, avec des normes antipollution plus sévères et des contrôles des usines, et aussi que les énergies renouvelables connaissent un fort développement. Ce virage l’incite à prétendre devenir le leader d’un développement durable de la planète, mais l’auteur s’interroge sur la possibilité qu’un régime autoritaire puisse appliquer une politique dynamique de sauvegarde des sociétés humaines.

    Le récit « californien », le troisième, très libéral est en contraste avec celui de la Chine. Il se caractérise par la pratique de la religion de la high-tech qui doit permettre de guérir les maux de la planète, et en particulier lui éviter les affres du réchauffement climatique et que l’Anthropocène ne finisse en désastre. Bon nombre de scientifiques et d’ingénieurs des entreprises californiennes préconisent le recours à la géo-ingénierie (par exemple en expédiant des aérosols dans l’atmosphère pour renvoyer le rayonnement solaire dans l’espace), les adeptes du transhumanisme (il y en a en France) envisagent aussi que des humains « augmentés » puissent mieux contrôler le système Terre et son climat ; au pire, ils quitteraient notre planète pour habiter sur Mars. L’auteur souligne que ces solutions relèvent davantage d’une science-fiction approximative que d’une stratégie réfléchie et réaliste pour s’attaquer aux problèmes de la planète, avec l’inconvénient d’écarter tout débat politique.

    Le quatrième récit, qualifié de « Bisounours », est plus flou, ses acteurs sont conscients des défis auxquels est confrontée la planète et ils tentent de faire un arbitrage difficile entre leurs habitudes de consommateurs et leur rôle de citoyens voulant sauvegarder la Terre en luttant contre l’inaction politique. De nombreux livres ont donné un mode d’emploi de ce délicat exercice d’équilibre en expliquant, en particulier, comment des engagements de chacun permettent de réduire son empreinte carbone (covoiturage, consommer local, etc.). Cette attitude ne résoudra pas les problèmes de la planète, mais l’auteur estime qu’elle témoigne d’une prise de conscience de la nécessité d’une action collective.

    Ce n’est pas le chemin emprunté par les acteurs du cinquième récit, qualifié de « pervers » : des politiques qui, tout en poursuivant une stratégie économique néolibérale, mettent en avant leur volonté de réaliser une transition écologique. L’auteur met en cause, au passage, la politique des gouvernants français qui, tout en affichant l’objectif de parvenir à éliminer toute émission nette de carbone, ne s’en donnent pas les moyens ; il cite ainsi l’expérience de la Convention citoyenne sur le climat qu’il juge positive, mais dont la mise en œuvre des propositions a été très décevante. La politique actuelle, en France comme dans la plupart des pays, n’est pas à la hauteur des enjeux, et les résultats très décevants de la récente COP27 (27e conférence des parties) qui s’est tenue à Charm el-Cheikh ne peuvent que renforcer, a posteriori, le jugement de l’auteur.

    Alors que faire ? Les enjeux de l’Anthropocène conduisent l’auteur à présenter un récit alternatif : un appel à leur politisation pour lutter contre le néolibéralisme, et à promouvoir le « convivialisme » et la défense de la nature. Il cite les nombreux auteurs qui ont plaidé pour la préservation de la « maison commune » : d’Ivan Illich au pape François avec son encyclique Laudato si’ de 2015, en passant par Johan Rockström qui a préconisé la rapide décarbonisation de l’économie, et les travaux du Club de Rome. Il rappelle aussi l’action en justice contre l’État français qui ne respecte pas ses engagements de lutte contre le changement climatique — « L’Affaire du siècle ». L’auteur préconise une « décroissance » de l’économie fondée sur une « sobriété heureuse » et en symbiose avec tout le vivant, ainsi que l’indispensable débat démocratique sur les choix politiques.

    Nathanaël Wallenhorst conclut que, certes, nous avons les connaissances nécessaires pour comprendre les enjeux auxquels est confrontée la planète, mais que la plupart de nos concitoyens « n’entretiennent pas de relation avec eux ». L’École a donc un rôle essentiel à jouer pour que leurs implications soient mieux comprises, car le combat démocratique se joue dans notre rapport aux savoirs. Ce livre a le mérite de montrer, à travers ses récits contrastés, que la société s’est engagée sur un chemin escarpé rempli d’obstacles afin d’éviter que la planète subisse un dérèglement climatique compromettant son habitabilité. Toutefois l’auteur, qui fait sienne la thèse de la nécessité d’une décroissance de l’économie, est peu prolixe sur les moyens à employer pour mobiliser les investissements indispensables (4 % du produit intérieur brut mondial ?) à la transition énergétique et écologique, et les rendre acceptables.

    Reply
  3. shinichi Post author

    Mutation. L’aventure humaine ne fait que commencer

    de Nathanaël Wallenhorst

    Depuis quelques années, des groupuscules transhumanistes fantasment une mutation humaine. En nous « augmentant », nous pourrions vaincre la mort, et véritablement être « comme des dieux ». Mais opportunément, les mêmes, refusant tout déterminisme biologique, minimisent la véritable mutation en cours : celle de la planète. Or, si une mutation humaine est l’enjeu du siècle, elle doit nécessairement prendre acte des limites de la Terre. Elle procédera non d’une amélioration ou d’une augmentation de l’individu, mais d’un changement radical de la façon dont nous coexistons, entre humains, et entre humains et non-humains. Elle portera sur cet espace qui est « entre ». Elle sera politique. Dans cet essai, Nathanaël Wallenhorst poursuit son travail d’analyse critique de l’Anthropocène en dénonçant cette soif qui nous pousse à la possession illimitée et à la domination. La mutation qu’il appelle de ses vœux ? Repenser l’humanité comme une aventure en conciliant biologie et politique, jaillissement de la vie et organisation de la pensée. Et cela ne va pas sans soulèvement ni résistance…

    **

    La vérité sur l’anthropocène

    de Nathanaël Wallenhorst

    L’homme est-il réellement devenu une force d’ampleur géologique ? Sommes-nous vraiment entrés en Anthropocène ? Les écosystèmes s’effondrent-ils, et si oui, la civilisation les suivra-t-elle ? Les scientifiques sont-ils même d’accord entre eux ? Qui croire ? Que se passe-t-il pour de vrai ?

    L’état des lieux de notre planète fait débat. Des voix s’élèvent, contradictoires. Préférant les savoirs géoscientifiques à l’agitation sociale, Nathanaël Wallenhorst entend aller y voir de plus près. Mais où les trouver, ces savoirs, sinon dans les publications scientifiques à comité de lecture, en anglais et pas toujours accessibles ? Pour nous, il les passe en revue et en résume la substantifique moelle.

    Une enquête au cœur de la science, avec à la clé des réponses aux plus vives questions du temps présent. À nous, dans son sillage, de démêler le vrai du fake !

    Reply
  4. shinichi Post author

    (sk)

    「人間の突然変異」とか「人新世」とかを本にしてしまう人がいて、面白いから読んでしまうけれど、「なんだかなあ」という感じがつきまとうのは、あたりまえというか、仕方ないというか。。

    所属しているのが Université catholique de l’Ouest (UCO) って、なんか変じゃない? 。。。か。

    Reply

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *