Je ne souhaite pas nous exposer davantage, ma famille et moi, quand tous les coups sont désormais permis, cela va trop loin. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection municipale parisienne. Cette décision me coûte, mais mes priorités sont claires, c’est d’abord ma famille.
Benjamin Griveaux renonce à la Mairie de Paris après la diffusion de vidéos intimes à caractère sexuel
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/14/benjamin-griveaux-renonce-a-la-mairie-de-paris-apres-la-diffusion-d-images-privees-a-caractere-sexuel_6029533_823448.html
A Paris, c’est fini pour Benjamin Griveaux. L’un des principaux candidats à la Mairie de Paris, le député La République en marche (LRM) de Paris et ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a annoncé vendredi 14 février au matin qu’il se retirait de la compétition, à la suite de la diffusion d’images privées à caractère sexuel.
« Je ne souhaite pas nous exposer davantage, ma famille et moi, quand tous les coups sont désormais permis, cela va trop loin. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection municipale parisienne. Cette décision me coûte, mais mes priorités sont claires, c’est d’abord ma famille », a-t-il déclaré dans une courte allocution. Le désormais ex-candidat ne s’est toutefois pas exprimé sur l’authenticité de ces images et vidéos :
« En annonçant ma candidature à la Mairie de Paris, je connaissais la dureté de la vie politique. Depuis plus d’un an, ma famille et moi avons subi des propos diffamatoires, des mensonges, des attaques anonymes, la révélation de conversations privées dérobées, ainsi que des menaces de mort. Ce torrent de boue m’a affecté, mais il a surtout fait du mal à ceux que j’aime. Comme si cela n’était pas suffisant, hier, un nouveau stade a été franchi, un site Internet a relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée. Ma famille ne mérite pas cela. Personne, au fond, ne devrait jamais subir une telle violence ».
Lire le récit : « Il n’y avait pas vraiment d’autre solution » : de la diffusion des photos au renoncement de Benjamin Griveaux
Peu après cette déclaration, Libération a publié un article dans lequel l’activiste russe Piotr Pavlenski explique avoir mis en ligne la vidéo. « Il affirme tenir cette vidéo d’une “source” qui avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux », écrit sur son site Internet le quotidien, qui a eu un entretien téléphonique jeudi soir avec le militant réfugié en France. Ce dernier dit avoir voulu ainsi « dénoncer l’hypocrisie » de l’élu LRM, « qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants ».
S’agit-il ou non d’un faux ? Benjamin Griveaux n’envisage pas de démentir les faits. Ces messages érotiques semblent bien avoir été échangés avec une femme qui n’était pas la sienne, en mai 2018, alors qu’il était porte-parole du gouvernement. « Il reconnaît que ce n’est pas la meilleure initiative qu’il ait eue, confie un de ses proches au Monde. Mais il s’agissait de dialogues entre adultes consentants. Rien d’illégal. »
Si pour le moment aucune procédure judiciaire n’est engagée, l’option d’une contre-attaque juridique se pose pour l’ex-candidat, même si la question n’a pas encore été tranchée. « Il y a une violation caractérisée de la vie privée, en infraction au code civil comme au code pénal, commente Richard Malka, l’avocat de Benjamin Griveaux, interrogé par Le Monde. On utilise la vie privée pour déstabiliser un homme, et le salir. La loi ne le permet pas. » L’avocat parisien, spécialiste des affaires de presse, reconnaît néanmoins que « poursuivre efficacement ce type de publications est difficile ».
De son côté, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a fait savoir vendredi après-midi que « ces faits-là, le fait de diffuser certaines vidéos sans le consentement de leur auteur, sont des faits qui font l’objet de sanctions pénales dans notre pays », il a par ailleurs précisé qu’ils étaient sanctionnés par « une peine d’amende importante » et jusqu’à « deux ans d’emprisonnement ».
En marge de sa déclaration, M. Griveaux a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) s’être entretenu tard jeudi soir avec le président de la République, Emmanuel Macron, qui l’a, selon lui, assuré de son soutien « quelle que soit sa décision », en l’invitant à protéger les siens.
A trente jours du scrutin, LRM se retrouve sans tête de liste pour la Mairie de Paris, l’élection la plus scrutée de France, et l’une des rares que le parti présidentiel espérait initialement gagner dans l’Hexagone. Dans l’urgence, Emmanuel Macron et son équipe vont devoir trouver une solution de repli.
La députée Olivia Grégoire, l’une des porte-parole du candidat démissionnaire Benjamin Griveaux, a déclaré sur LCI qu’il y aura « quoi qu’il arrive » une liste LRM. « Je réunirai dans les prochaines heures les cadres de la campagne parisienne (…) pour réfléchir collectivement, rapidement, à la meilleure proposition pour continuer à porter notre projet et à incarner le changement pour Paris », a précisé Stanislas Guerini, délégué général de LRM, à la sortie d’une réunion de crise au siège de campagne de M. Griveaux.
Plusieurs noms sont déjà envisagés pour remplacer Benjamin Griveaux, dont ceux des députés Mounir Mahjoubi et Pierre-Yves Bournazel, du sénateur Julien Bargeton – tous trois un temps candidats pour la Mairie – ou encore de la maire du 9e arrondissement, Delphine Bürkli, ainsi que Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Interrogée par BFM-TV à la sortie de la réunion de crise, celle-ci a répondu qu’elle ne serait pas candidate au remplacement de M. Griveaux.
M. Mahjoubi, pour sa part, n’a pas attendu pour se déclarer « disponible » pour remplacer Benjamin Griveaux, tout en jugeant « très important de prendre le temps » de la réflexion avant d’arrêter le choix.
« J’ai toujours dit (…) que j’étais disponible », a-t-il dit vendredi après-midi à l’issue d’une réunion de crise au quartier général de LRM à Paris. « Beaucoup de “marcheurs” me demandent d’être ce candidat. Mais le candidat ne sera pas que celui d’En marche, il sera aussi celui du rassemblement », a estimé l’ancien secrétaire d’Etat au numérique. « Si on pense collectivement que ce sera moi, alors on y va, on avance et on va gagner », a-t-il ajouté.
La ministre de la santé, Agnès Buzyn, également pressentie, a redit vendredi sur France Inter qu’elle ne « pourrait pas être candidate aux municipales » en raison de son agenda ministériel « très chargé ».
Ancien socialiste, devenu l’un des premiers « marcheurs », Benjamin Griveaux était jusqu’à présent l’un des principaux concurrents de la maire socialiste Anne Hidalgo pour les élections des 15 et 22 mars. Le dernier sondage Odoxa-CGI pour Le Figaro réalisé dans la deuxième quinzaine de janvier le plaçait en troisième position, avec 16 % des intentions de vote au premier tour, derrière Anne Hidalgo (23 %) et la candidate Les Républicains Rachida Dati (20 %).
L’affaire a mis en émoi la Macronie dès la fin de journée, jeudi, alors que les images se répandaient comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Le directeur de campagne de Benjamin Griveaux, Paul Midy, envoyait un SMS à ses équipes pour leur donner rendez-vous à 9 heures vendredi matin. « Sur les questions posées par les journalistes, à ce stade, merci de ne faire aucun commentaire », précisait-il.
Cette nouvelle est un coup dur pour Emmanuel Macron, qui avait démultiplié ces dernières semaines son soutien en faveur de son ancien porte-parole lors de la campagne présidentielle de 2017. Le chef de l’Etat était ainsi intervenu, le 26 janvier, pour tenter de faire rentrer dans le rang le dissident Cédric Villani, par la suite exclu de LRM.
Les réactions à l’abandon de Benjamin Griveaux : une publication « odieuse », « soutien plein et entier » et appels « au respect de la vie privée »…
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/14/abandon-de-griveaux-villani-adresse-son-soutien-plein-et-entier-hidalgo-appelle-au-respect-de-la-vie-privee-et-des-personnes_6029569_823448.html
Publication « odieuse », « saloperie », « Jusqu’où ira-t-on ? »… Qu’il s’agisse de ses adversaires politiques ou des soutiens de Benjamin Griveaux, les réactions au retrait de sa candidature à la Mairie de Paris, annoncé vendredi 14 février après la diffusion d’images privées à caractère sexuel, vont globalement dans le même sens.
Les adversaires de Benjamin Griveaux dans la course à la Mairie de Paris ont pris « acte de [la] décision » de l’ancien porte-parole du gouvernement. « Les Parisiennes et les Parisiens méritent un débat digne », a ajouté la maire de Paris Anne Hidalgo, candidate à sa succession, appelant « au respect de la vie privée et des personnes ». « Le respect de la vie privée est un droit fondamental, aucun engagement public, politique, ne doit le remettre en cause », a déclaré le candidat écologiste David Belliard sur Twitter.
Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a souligné que la diffusion de la vidéo intime devait « évidemment être poursuivie » devant les tribunaux. « Ces faits-là, le fait de diffuser certaines vidéos sans le consentement de leur auteur, sont des faits qui font l’objet de sanctions pénales dans notre pays », a-t-il déclaré devant la presse, précisant qu’ils étaient sanctionnés par « une peine d’amende importante » et jusqu’à « deux ans d’emprisonnement ».
« J’adresse à Benjamin Griveaux, ainsi qu’à sa famille, mon soutien plein et entier dans cette épreuve, a pour sa part tweeté le dissident ex-République Cédric Villani. L’attaque indigne qu’il subit est une menace grave pour notre démocratie. » « Les Parisiens méritent une campagne apaisée et digne, à la hauteur des enjeux majeurs pour l’avenir de Paris, a de son côté ajouté la candidate Les Républicains, Rachida Dati, dans un communiqué. Nous continuons à porter notre projet pour Paris et les Parisiens avec ambition et détermination. »
Le premier ministre, Edouard Philippe, en déplacement au Havre, où il est candidat aux municipales, a salué sur Twitter une « décision difficile » de son ex-porte-parole. « Je pense à Benjamin Griveaux, qui a pris une décision en conscience. Une décision difficile. A présent, il est urgent de laisser l’homme et sa famille en paix », a écrit le chef du gouvernement. Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, a pour sa part dénoncé les « boules puantes » et une « campagne de bassesse ».
« Jusqu’où ira-t-on dans la honte et l’abomination ? Ce n’est plus aux chiens qu’on livre les hommes désormais, mais aux rats planqués au fond des pires égouts », a également dénoncé sur Twitter l’ancienne ministre socialiste de la culture Aurélie Filippetti.
« Insoumis, ne participez d’aucune façon au règlement de comptes dont Benjamin Griveaux fait l’objet, a déclaré le chef de file des “insoumis”, Jean-Luc Mélenchon, sur Twitter. La publication d’images intimes pour détruire un adversaire est odieuse. Refusons le naufrage voyeuriste de la vie publique du pays. »
« Tous les humains ont leur part de faiblesses, de tristesses, d’ambiguïtés, de secrets. Tous les couples ont des nœuds, des non-dits, des complexités. Quand cela n’interfère pas avec le droit ou l’exercice de leurs responsabilités, qu’il n’y a ni crime, ni délit, ni conflit d’intérêts, etc., cette vie privée des politiques (…) doit le rester », a, pour sa part, déclaré Cécile Duflot sur Twitter. Si l’on ignore encore dans quel cadre ses messages ont été échangés, ils semblent bien l’avoir été avec une femme qui n’était pas la sienne, en mai 2018, alors qu’il était porte-parole du gouvernement. « Il reconnaît que ce n’est pas la meilleure initiative qu’il ait eue, confie un de ses proches. Mais il s’agissait de dialogues entre adultes consentants. Rien d’illégal. »
Interrogé sur BFM-TV, le député LRM Bruno Questel fustige une « saloperie » et une « foire aux ordures. On franchit une nouvelle étape. On n’a plus de limites et il faut aussi que les politiques s’interrogent ».
« Monsieur Griveaux incontestablement s’est comporté de manière irresponsable », a estimé de son côté la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, en marge d’un déplacement à Nîmes. Mais « il faut peut-être voir si monsieur Griveaux n’a pas été en réalité victime aussi d’un coup monté », a-t-elle poursuivi, avec « quelque chose qui a été construit et qui pourrait d’ailleurs demain être utilisé contre d’autres responsables politiques pour pouvoir déstabiliser le processus démocratique dans une élection ».
A trente jours du scrutin, LRM se retrouve sans tête de liste pour la Mairie de Paris, l’élection la plus scrutée de France et l’une des rares que le parti présidentiel espérait initialement gagner dans l’Hexagone. Dans l’urgence, Emmanuel Macron et son équipe vont devoir trouver une solution de repli.
マクロン与党公認のパリ市長候補、わいせつ動画流出で出馬撤回
Ambre Tosunoglu
https://www.afpbb.com/articles/-/3268389
フランスで来月予定されている地方選で、エマニュエル・マクロン(Emmanuel Macron)大統領が推薦する形で次期パリ市長選に立候補していたバンジャマン・グリボー(Benjamin Griveaux)氏(41)が14日、わいせつ動画の流出をめぐって出馬を撤回した。マクロン氏率いる与党にとって打撃となった。
ソーシャルメディア上で広がった問題の動画は、ある女性に向けたメッセージを伴っており、グリボー氏からのものとされる。
パリ市内のAFP本社でグリボー氏は「家族と私は1年以上にわたり、誹謗(ひぼう)中傷やうそ、うわさ、匿名攻撃、私的な会話の盗聴と暴露、殺害予告の対象になってきた」と明かした。
「これでも足りなかったかのように、きのう新たな段階に入った」と述べたグリボー氏は、家族をこれ以上こういった行為にさらすわけにはいかないと説明した。
■動画を流出させたのはロシア人アーティスト?
日刊紙リベラシオン(Liberation)は同日、ロシア人パフォーマンスアーティストのピョートル・パブレンスキー(Pyotr Pavlensky)氏が、動画をインターネット上に公開したのは自分だと主張していると報じた。グリボー氏の「偽善」を暴くためだという。
政治的な作品を発表することで知られるパブレンスキー氏は2013年、ロシア政府に抗議し、「赤の広場(Red Square)」で自身の陰のうを敷石にくぎで打ち付けるというパフォーマンスを行ったことで広く知られている。
リベラシオンは13日夜、パブレンスキー氏に電話で取材。その中で同氏は、グリボー氏と同意の下で関係を持ったある「情報提供者」から動画を入手したと説明。
パブレンスキー氏はグリボー氏について、「常に家族愛を持ち出し、家族のための市長になりたいと話しては、自分の妻や子どもを繰り返し引き合いに出す人物だ」と指摘。
「人々がおのおの望む性生活を送ることにとやかく言うつもりはない…だが正直でなければならない」とパブレンスキー氏。
「グリボー氏は市長になりたくて、有権者にうそをついている。私は今フランスに住んでおり、パリ市民だ。私にとって大事なことだ」と述べた。
■グリボー氏は大統領最側近の一人
グリボー氏は与党「共和国前進(REM)」の設立に関わった、マクロン大統領の最側近の一人。パリ市長選に出馬するため昨年3月に副大臣と報道官を辞任したが、最近の世論調査では、同市長候補としての支持率は3位にとどまっている。
マクロン大統領がグリボー氏を、パリ市長選での与党公認候補として擁立する意向を示すと、この動きは党内に不和を招いた。マクロン氏はもう一人の候補であるセドリック・ビラニ(Cedric Villani)氏に身を引くよう要請するも、ビラニ氏はこれを拒否して離党した。
2022年大統領選で再選を目指すとみられ、それを前に地盤固めを進めたいマクロン氏にとって、パリを手中に収めることができれば得る物は大きい。
マクロン氏の政策に激しく反発し、「ジレ・ジョーヌ(黄色いベスト、gilets jaunes)」運動が盛り上がった地方部で予想される大敗を相殺する一助にもなるとみられている。
グリボー氏はAFPに対し、13日夜にマクロン氏と問題について話し合ったと明かした。マクロン氏は、グリボー氏の「決心がどんなものであれ」支持すると申し出るとともに、グリボー氏自身にもその決心を守ってほしいと強く促したという。