“Face à cette remise en cause du nu idéalisé, fondement de la tradition académique, la violence des réactions fut considérable” : c’est ainsi que le musée d’Orsay présente le tableau “Olympia” d’Edouard Manet. Cocasse alors qu’on apprend que l’artiste luxembourgeoise Déborah de Robertis a été arrêtée et placée en garde à vue pour exhibition sexuelle ce dimanche. La veille, elle s’était allongée nue au musée d’Orsay devant le célèbre tableau de Manet, dans la même position que la prostituée représentée par le peintre. “Elle portait une caméra portative pour pouvoir filmer la réaction du public. Il s’agit d’une performance artistique”, a expliqué son avocat Me Bouzenoune après son arrestation.
Ce n’est pas la première fois que Déborah de Robertis, 31 ans, propose ce genre de performance. Elle s’était déjà dénudée au musée d’Orsay en mai 2014. Il s’agissait cette fois de reproduire le tableau “L’origine du monde” de Gustave Courbet. La jeune femme s’était assise par terre devant l’œuvre, exposant son sexe, qu’elle tenait ouvert avec ses mains, aux yeux des visiteurs. Une bande-son passait également en boucle, “Ave Maria” de Schubert recouvert par la voix de l’artiste qui ne cessait de répéter “je suis l’origine, je suis toutes les femmes, tu ne m’as pas vue, je veux que tu me reconnaisses, vierge comme l’eau, créatrice du sperme”. Les deux fois, le musée a porté plainte.
“Les agents ont bien réagi, ils ont fermé la salle, lui ont demandé de se rhabiller. Comme elle a refusé, la police a été appelée et l’a emmenée”, a expliqué lundi une porte-parole du musée. “Mettre un artiste en garde à vue, c’est un très mauvais signal”, a de son côté affirmé l’avocat de Déborah de Robertis. “Cette mesure de contrainte, qui est l’expression d’une pudibonderie judicaire inquiétante, s’adresse à tous les artistes performeurs qui souhaient s’exprimer de manière trop libre dans l’espace public”. En 2014, la jeune femme avait simplement passé quelques heures en garde à vue et s’était vue exposer un rappel à la loi.
Déborah de Robertis inspirée par Michael Jackson
“Mon œuvre – baptisée Miroir de l’origine – ne reflète pas le sexe, mais l’œil du sexe, le trou noir. C’est pour rendre visible cet œil que j’ai tenu mon sexe ouvert avec mes deux mains, pour révéler ce qui n’est pas visible sur le tableau d’origine”, avait expliqué à l’époque Déborah de Robertis au Monde. La jeune femme a aussi utilisé son corps pour une série de photos, “Mémoires de l’Origine”. Elle reproduisait la même pose, jambes écartées, dans différents lieux. Elle est par ailleurs en conflit avec le Casion Luxembourg qui a annulé une exposition qui lui était consacrée peu de temps après le retentissement médiatique suscité par sa performance de 2014 au musée d’Orsay. “Nous avons eu des différences de vues sur la manière dont on planifie l’exposition et la façon dont on travaille. Il s’agit tout simplement d’une collaboration qui n’a pas fonctionné”, expliquait le directeur artistique du Casino à L’essentiel en août dernier. Mais Déborah de Robertis ne l’entendait pas de cette façon et a affirmé vouloir poursuivre l’établissement en justice. “Le directeur réduit mon travail à mon sexe féminin et nie le fondement artisitique de ma démarche. (…) C’est une censure”, disait-elle.
Pour sa performance devant “L’origine du monde”, l’artiste luxembourgeoise révélait au Figaro qu’elle avait été inspirée par Michael Jackson. “En touchant son sexe sur scène, il a fait de ce geste sa signature. Moi aussi, c’est ma signature”.
Déborah de Robertis : l’artiste qui a posé nue au musée d’Orsay n’en est pas à son coup d’essai
La Rédaction
Linternaute.com
http://www.linternaute.com/actualite/societe/1272687-deborah-de-robertis-l-artiste-qui-a-pose-nue-au-musee-d-orsay-n-en-est-pas-a-son-coup-d-essai/
“Face à cette remise en cause du nu idéalisé, fondement de la tradition académique, la violence des réactions fut considérable” : c’est ainsi que le musée d’Orsay présente le tableau “Olympia” d’Edouard Manet. Cocasse alors qu’on apprend que l’artiste luxembourgeoise Déborah de Robertis a été arrêtée et placée en garde à vue pour exhibition sexuelle ce dimanche. La veille, elle s’était allongée nue au musée d’Orsay devant le célèbre tableau de Manet, dans la même position que la prostituée représentée par le peintre. “Elle portait une caméra portative pour pouvoir filmer la réaction du public. Il s’agit d’une performance artistique”, a expliqué son avocat Me Bouzenoune après son arrestation.
Ce n’est pas la première fois que Déborah de Robertis, 31 ans, propose ce genre de performance. Elle s’était déjà dénudée au musée d’Orsay en mai 2014. Il s’agissait cette fois de reproduire le tableau “L’origine du monde” de Gustave Courbet. La jeune femme s’était assise par terre devant l’œuvre, exposant son sexe, qu’elle tenait ouvert avec ses mains, aux yeux des visiteurs. Une bande-son passait également en boucle, “Ave Maria” de Schubert recouvert par la voix de l’artiste qui ne cessait de répéter “je suis l’origine, je suis toutes les femmes, tu ne m’as pas vue, je veux que tu me reconnaisses, vierge comme l’eau, créatrice du sperme”. Les deux fois, le musée a porté plainte.
“Les agents ont bien réagi, ils ont fermé la salle, lui ont demandé de se rhabiller. Comme elle a refusé, la police a été appelée et l’a emmenée”, a expliqué lundi une porte-parole du musée. “Mettre un artiste en garde à vue, c’est un très mauvais signal”, a de son côté affirmé l’avocat de Déborah de Robertis. “Cette mesure de contrainte, qui est l’expression d’une pudibonderie judicaire inquiétante, s’adresse à tous les artistes performeurs qui souhaient s’exprimer de manière trop libre dans l’espace public”. En 2014, la jeune femme avait simplement passé quelques heures en garde à vue et s’était vue exposer un rappel à la loi.
Déborah de Robertis inspirée par Michael Jackson
“Mon œuvre – baptisée Miroir de l’origine – ne reflète pas le sexe, mais l’œil du sexe, le trou noir. C’est pour rendre visible cet œil que j’ai tenu mon sexe ouvert avec mes deux mains, pour révéler ce qui n’est pas visible sur le tableau d’origine”, avait expliqué à l’époque Déborah de Robertis au Monde. La jeune femme a aussi utilisé son corps pour une série de photos, “Mémoires de l’Origine”. Elle reproduisait la même pose, jambes écartées, dans différents lieux. Elle est par ailleurs en conflit avec le Casion Luxembourg qui a annulé une exposition qui lui était consacrée peu de temps après le retentissement médiatique suscité par sa performance de 2014 au musée d’Orsay. “Nous avons eu des différences de vues sur la manière dont on planifie l’exposition et la façon dont on travaille. Il s’agit tout simplement d’une collaboration qui n’a pas fonctionné”, expliquait le directeur artistique du Casino à L’essentiel en août dernier. Mais Déborah de Robertis ne l’entendait pas de cette façon et a affirmé vouloir poursuivre l’établissement en justice. “Le directeur réduit mon travail à mon sexe féminin et nie le fondement artisitique de ma démarche. (…) C’est une censure”, disait-elle.
Pour sa performance devant “L’origine du monde”, l’artiste luxembourgeoise révélait au Figaro qu’elle avait été inspirée par Michael Jackson. “En touchant son sexe sur scène, il a fait de ce geste sa signature. Moi aussi, c’est ma signature”.