Il y a 60 ans, Divonne se voyait dotée d’un lac de plaisance
Né de l’esprit du peintre Jean Debaud, le projet apparaissait complètement fou.
Mais la création de cette étendue d’eau allait révolutionner l’attractivité de la ville thermale.
L’absence d’ombre et de végétation ne dérangeait pas le moins du monde les plaisanciers des années 60 et 70, qui adoraient se baigner dans les eaux du lac et se dorer la pilule en plein cagnard.
Nombreux sont les Divonnais qui, chaque fois qu’ils regardent « leur » lac, ont une pensée émue pour son concepteur, le peintre et sculpteur divonnais Jean Debaud.
Jean Debaud s’est acharné pendant 20 ans pour que la Ville de Divonne creuse une cuvette dans un marais. Jean Debaud s’est battu pendant 20 ans contre les sceptiques, les peureux, les défaitistes, les paresseux, les sans-imagination. Jean Debaud avec l’aide de quelques amis a gagné son combat.
Grâce à lui le marais a fait place à un vaste espace de loisirs. Plage, pédalos, promenade, hippodrome, club d’aviron. Des milliers de petits enfants heureux d’apprendre à pédaler.
Tu entends leurs rires, Jean, depuis là-haut?
Jadis, au nord-est, à l’est et au sud de Divonne s’étendaient des marais. La rue Palud en est le témoignage. « Palud » est le mot d’ancien français qui désignait les marais et dont nous retrouvons la racine dans « paludisme ». On prenait la rue Palud pour aller au marais. « Les enfants, je vous interdis d’aller dans les marais! C’est dangereux. On peut s’enfoncer et se faire happer comme par les sables mouvants. Vous m’écoutez, oui ou rave? »
Quand Jean Debaud plantait son chevalet dans la campagne… « Il y a trop de vert par ici! se disait-il. Il faudrait une tache bleue, un lac dans lequel le ciel se reflèterait… »
Pourtant Jean Debaud n’avait pas tout de suite conçu son lac à l’emplacement des marais. Il l’avait d’abord imaginé dans le petit vallon qui sépare la butte du château du Mont Mussy. On racontait qu’il y avait eu un étang, là, autrefois et qu’un comte de Divonne l’avait fait détruire. On le reconstruirait, on l’alimenterait avec la source du château, le creux du vallon retiendrait l’eau, on pourrait se baigner….
C’était en 1946. Jean Debaud dessina des croquis. Il fit faire une maquette par un ami plâtrier et un ami menuisier. On réalisa des sondages. Jean peaufinait son projet, le présentait, le modifiait, le représentait, l’améliorait grâce aux conseils de son ami le géologue Paul Morel qui venait en vacances chaque année à Divonne. On exposait la maquette. On cherchait à convaincre. La propriétaire du terrain, Madame de La Forest-Divonne était d’accord pour louer le terrain et autoriser un creusement. Mais il fallait payer les travaux. Il fallait des sous. Les années passèrent. Le projet ne put se réaliser.
« Tant mieux! » reconnut Jean Debaud plus tard. Le site, finalement n’était pas si favorable que ça à la baignade. En été, le soleil se couche tôt derrière la Haute-Chaîne. Il fait vite sombre au pied du Mont Mussy. L’ombre s’abat d’un seul coup, tandis qu’en plaine on peut profiter du soleil plus longtemps.
Son projet de construction d’un lac, Jean Debaud l’a déplacé plus bas, plus loin de la chaîne de montagne, pour qu’en été nous puissions lézarder au soleil plus longuement.
Quelle bonne idée! Merci, Jean!
Le temps passe. Nous voici en 1958. L’aérodrome de Cointrin est en cours d’agrandissement. Jean Debaud regarde les engins qui creusent le sol et transportent les énormes quantités de terre et de gravier. Il est fasciné par la vitesse de ces « monstres préhistoriques », comme il dit. Cela lui donne des idées. Il repense son projet de lac artificiel en imaginant que des « monstres préhistoriques » creuseraient le marais divonnais, un terrain communal. Il décide de consulter les Divonnais et les touristes. En toute hâte, il réalise une maquette qu’il expose bien en évidence dans une vitrine de Divonne, avec, à son côté, un livre d’or pour que les observateurs attentifs y notent leurs remarques.
Voici son dessin. Le lac aurait eu une superficie de 15 hectares (le lac actuel mesure 45 hectares). L’île aurait eu la forme d’une carte de France et aurait accueilli les campeurs…
Il y a 60 ans, Divonne se voyait dotée d’un lac de plaisance
Tribune de Genève
https://www.tdg.ch/dans-le-retro-il-y-a-60-ans-divonne-se-voyait-dotee-dun-lac-de-plaisance-838538343557
L’absence d’ombre et de végétation ne dérangeait pas le moins du monde les plaisanciers des années 60 et 70, qui adoraient se baigner dans les eaux du lac et se dorer la pilule en plein cagnard.
Jean Debaud, le Père du lac de Divonne
https://racontemoidivonne.com/2013/03/12/jean-debaud-le-pere-du-lac/
Nombreux sont les Divonnais qui, chaque fois qu’ils regardent « leur » lac, ont une pensée émue pour son concepteur, le peintre et sculpteur divonnais Jean Debaud.
Jean Debaud s’est acharné pendant 20 ans pour que la Ville de Divonne creuse une cuvette dans un marais. Jean Debaud s’est battu pendant 20 ans contre les sceptiques, les peureux, les défaitistes, les paresseux, les sans-imagination. Jean Debaud avec l’aide de quelques amis a gagné son combat.
Grâce à lui le marais a fait place à un vaste espace de loisirs. Plage, pédalos, promenade, hippodrome, club d’aviron. Des milliers de petits enfants heureux d’apprendre à pédaler.
Tu entends leurs rires, Jean, depuis là-haut?
Jadis, au nord-est, à l’est et au sud de Divonne s’étendaient des marais. La rue Palud en est le témoignage. « Palud » est le mot d’ancien français qui désignait les marais et dont nous retrouvons la racine dans « paludisme ». On prenait la rue Palud pour aller au marais. « Les enfants, je vous interdis d’aller dans les marais! C’est dangereux. On peut s’enfoncer et se faire happer comme par les sables mouvants. Vous m’écoutez, oui ou rave? »
Quand Jean Debaud plantait son chevalet dans la campagne… « Il y a trop de vert par ici! se disait-il. Il faudrait une tache bleue, un lac dans lequel le ciel se reflèterait… »
Pourtant Jean Debaud n’avait pas tout de suite conçu son lac à l’emplacement des marais. Il l’avait d’abord imaginé dans le petit vallon qui sépare la butte du château du Mont Mussy. On racontait qu’il y avait eu un étang, là, autrefois et qu’un comte de Divonne l’avait fait détruire. On le reconstruirait, on l’alimenterait avec la source du château, le creux du vallon retiendrait l’eau, on pourrait se baigner….
C’était en 1946. Jean Debaud dessina des croquis. Il fit faire une maquette par un ami plâtrier et un ami menuisier. On réalisa des sondages. Jean peaufinait son projet, le présentait, le modifiait, le représentait, l’améliorait grâce aux conseils de son ami le géologue Paul Morel qui venait en vacances chaque année à Divonne. On exposait la maquette. On cherchait à convaincre. La propriétaire du terrain, Madame de La Forest-Divonne était d’accord pour louer le terrain et autoriser un creusement. Mais il fallait payer les travaux. Il fallait des sous. Les années passèrent. Le projet ne put se réaliser.
« Tant mieux! » reconnut Jean Debaud plus tard. Le site, finalement n’était pas si favorable que ça à la baignade. En été, le soleil se couche tôt derrière la Haute-Chaîne. Il fait vite sombre au pied du Mont Mussy. L’ombre s’abat d’un seul coup, tandis qu’en plaine on peut profiter du soleil plus longtemps.
Son projet de construction d’un lac, Jean Debaud l’a déplacé plus bas, plus loin de la chaîne de montagne, pour qu’en été nous puissions lézarder au soleil plus longuement.
Quelle bonne idée! Merci, Jean!
Le temps passe. Nous voici en 1958. L’aérodrome de Cointrin est en cours d’agrandissement. Jean Debaud regarde les engins qui creusent le sol et transportent les énormes quantités de terre et de gravier. Il est fasciné par la vitesse de ces « monstres préhistoriques », comme il dit. Cela lui donne des idées. Il repense son projet de lac artificiel en imaginant que des « monstres préhistoriques » creuseraient le marais divonnais, un terrain communal. Il décide de consulter les Divonnais et les touristes. En toute hâte, il réalise une maquette qu’il expose bien en évidence dans une vitrine de Divonne, avec, à son côté, un livre d’or pour que les observateurs attentifs y notent leurs remarques.
Voici son dessin. Le lac aurait eu une superficie de 15 hectares (le lac actuel mesure 45 hectares). L’île aurait eu la forme d’une carte de France et aurait accueilli les campeurs…