Le Nouvel Observateur

meatJour après jour, au rythme des tests ADN réalisés par les Européens, le scandale de la viande de cheval dans des plats censés être préparés à base de boeuf s’étend à de nouveaux pays. En Europe surtout, mais également dans le reste du monde.

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  1. shinichi Post author

    Viande de cheval : tour du monde de la fraude

    Par Le Nouvel Observateur

    Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne… et maintenant Hong-Kong ! Aucune région du monde ne semble à l’abri du scandale de la viande de cheval.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130222.OBS9737/viande-de-cheval-tour-du-monde-de-la-fraude.html

    Jour après jour, au rythme des tests ADN réalisés par les Européens, le scandale de la viande de cheval dans des plats censés être préparés à base de boeuf s’étend à de nouveaux pays. En Europe surtout, mais également dans le reste du monde.

    Royaume-Uni
    L’affaire a éclaté dans le pays et en Irlande début février. De la viande de cheval a été détectée dans 29 produits censés être au bœuf – notamment de la marque Findus – sur un échantillon de 2.501 testés jusqu’ici par les industriels du secteur, soit un peu plus de 1%, a annoncé vendredi 15 février l’Agence de sécurité alimentaire britannique (FSA).
    Du hachis parmentier “au bœuf” mais contenant du cheval a par exemple été livré à 47 écoles dans le Lancashire dans le nord-ouest de l’Angleterre et des steaks hachés avec de la viande chevaline ont été fournis à des hôpitaux d’Irlande du Nord. De la viande de cheval a par ailleurs été découverte dans un lot de hamburgers “au boeuf” livré à des hôpitaux d’Irlande du Nord. Le fournisseur des hôpitaux en question, la société agro-alimentaire irlandaise Rangeland Foods, a déclaré que la viande utilisée provenait de Pologne et que certains hamburgers contenaient 5% à 30% de viande de cheval. La police a déjà procédé à plusieurs interpellations.
    Près d’un tiers des Britanniques ont décidé de ne plus acheter de plats préparés à la suite de l’affaire et 7% des personnes interrogées disent avoir arrêté de manger de la viande, selon un sondage publié dimanche 17 février.
    Jeudi 14 février, le scandale a également pris une dimension sanitaire : six carcasses de chevaux abattus dans le pays et contenant des traces de phenylbutazone, un anti-douleur proscrit dans l’alimentation, ont été envoyées en France et sont “peut-être entrées dans la chaîne alimentaire”, ont affirmé les autorités britanniques.

    France
    Le groupe Findus, au coeur du scandale, a vu sa filiale française subir des pertes “de plus d’un million d’euros”, depuis le début de l’affaire, selon le directeur général de Findus France. Dans le Pas-de-Calais, une soixantaine d’employés d’un fabricant de lasagnes fraîches, en difficulté depuis le scandale de la viande de cheval, ont manifesté mercredi 20 février à Arras pour réclamer une aide financière. “Les gros trafiquent, les petits trinquent.”
    Lundi 18 et mardi 19 février, les agents de la répression des fraudes ont par ailleurs auditionné des dirigeants, des cadres et des employés de la société Spanghero sur la traçabilité de la viande passée par l’entreprise. Le gouvernement a désigné cette société comme principal responsable du scandale initial mais a levé lundi une partie des sanctions imposées à Spanghero. La répression des fraudes aurait récupéré près de 1.500 pages de factures prouvant que la société ne pouvait ignorer qu’elle avait acheté de la viande de cheval. Spanghero est soupçonnée d’avoir remplacé sur les emballages les étiquettes indiquant la présence de viande de cheval par des étiquettes mentionnant du boeuf.
    Cette “tromperie économique”, comme l’a qualifiée le ministre de la Consommation Benoit Hamon, fait toujours l’objet d’une enquête dont les résultats sont attendus vendredi 22 février. Elle n’empêche pas l’entreprise de 300 personnes, blanchie sur le volet sanitaire, de reprendre la production de viande hachée, la saucisserie et l’élaboration de plats cuisinés. En revanche, le stockage de matières premières congelées est toujours interdit.
    Toujours en France, de la viande de cheval a par ailleurs été détectée dans deux lots de lasagnes à la bolognaise surgelés Picard, retirés préventivement de la vente le 6 février par l’enseigne. Le groupe a annoncé la suspension des ventes de produits fabriqués par la société Comigel, qui achète à Spanghero la viande avant de la revendre, cuisinée et surgelée, aux distributeurs, parmi lesquels Findus.
    Mardi 19 février, le scandale, cantonné jusqu’ici aux rayons surgelés des supermarchés, est arrivé dans les cuisines des restaurants, avec le rappel par Nestlé de ses lasagnes Davigel destinées aux professionnels.

    Portugal
    Comme en France, des hôtels, des restaurants et des cafés ont été rattrapés par le scandale après le rappel par Nestlé de ses lasagnes Davigel destinées aux professionnels de la restauration, individuelle et collective. Le groupe suisse affirme que c’est une société allemande, H.J. Schypke, sous-traitant de son fournisseur JBS Toledo NV, qui aurait fourni la viande ayant servi à l’élaboration des lasagnes Davigel.
    Les autorités portugaises ont parallèlement annoncé jeudi 21 février avoir saisi 12.410 paquets de lasagnes au boeuf contenant de la viande de cheval produite au Luxembourg avec de la matière première provenant de Roumanie, vendus par une chaîne de commerce de détail sous la marque Euroshopper.

    Espagne et Italie
    Le n°1 mondial de l’agro-alimentaire, Nestlé, a annoncé à son tour lundi 18 février qu’il retirait de la vente deux plats de pâtes à base de bœuf : Buitoni Beef Ravioli et Beef Tortellini. Par ailleurs, un plat de lasagnes congelées destinées aux industriels de la restauration, Lasagnes à la Bolognaise Gourmandes, produit en France, va également être retiré de la vente. Ici encore, le groupe suisse montre du doigt la société allemande, H.J. Schypke, sous-traitant de son fournisseur JBS Toledo NV.
    Dans les îles Canaries, les autorités ont bloqué jeudi 21 février une tonne de hamburgers congelés (quelque 7.000 pièces) destinés à des hôtels et restaurants après s’être rendu compte que les sandwich contenaient de la viande de cheval. “Les hamburgers n’ont pas encore été analysés, mais nous savons qu’ils contiennent de la viande de cheval détectée à l’origine, depuis sa fabrication en Irlande”, a expliqué le directeur général de la consommation du gouvernement régional, Gustavo Matos.

    Roumanie
    Ici, l’abattoir Doly-Com, qui aurait vendu la viande de cheval à l’entreprise Spanghero, a été incriminé dès le début de l’affaire. Celui-ci a assuré avoir respecté les normes européennes, rejetant la responsabilité sur les chaînons suivants de la filière.
    Les autorités sanitaires ont par ailleurs découvert à Bucarest, jeudi 21 février, un lot de 100 kilos de viande de cheval étiquetée boeuf et destinée au marché local.

    Chypre
    Un supermarché a détruit par mesure de précaution 16 tonnes de steak haché.

    Bulgarie
    Les autorités bulgares ont retiré de la vente samedi 16 février 86 kg de lasagnes à la bolognaise en vente dans une chaîne de grande distribution, le produit étant susceptible de contenir de la viande de cheval non-déclarée, a annoncé l’Agence gouvernementale de sécurité des aliments. Deux tests ont été réalisé, révélant des proportions de viande de cheval de 50 et 80%.

    Slovénie
    Les autorités sanitaires ont découvert mardi 19 février de la viande de cheval non déclarée dans des lasagnes produites par une entreprise luxembourgeoise et vendues par la chaîne de distribution autrichienne Interspar. L’entreprise croate Ledo, qui a importé en Slovénie des lasagnes contenant de la viande de cheval non déclarée, a accusé la société luxembourgeoise Tavola, une usine au Luxembourg appartenant à l’entreprise française Comigel, de ne pas avoir respecté son contrat.
    Il s’agit du premier cas en Slovénie depuis le début du scandale.

    République tchèque
    Ici aussi, de la viande de cheval non déclarée aurait été découverte mercredi 20 février dans des lasagnes surgelées, produites par Tavola au Luxembourg et distribuées par la société Nowaco. Basée au Danemark, la société Nowaco est un distributeur de produits alimentaires surgelés, implantée au Brésil, en Chine et en Inde.

    Autriche
    Les autorités ont fait état de traces de viande de cheval non déclarée (environ 5,2%) dans des “Tortellini viande de boeuf”.
    Plus gênant peut-être, des traces de viande de cheval non déclarée ont été détectées dans des produits régionaux de Carinthie, dans le sud du pays. Les produits en question sont des saucisses “Kärtner Hauswürstl” et “Lavanttaler Bauerwurst”, des spécialités locales produites par la société Josef Freitag à St. Georgen im Lavanttal.

    Suisse
    Selon “Le Parisien”, le groupe de distribution suisse Coop a annoncé lundi 18 février sur son site internet le retrait de ses rayons de quatre plats cuisinés contenant de la viande de cheval.
    Des détaillants suisses ont par ailleurs retiré des rayons des produits à base de viande de cheval, mercredi 20 février, à la suite d’un reportage diffusé la veille à la télévision suisse alémanique sur les conditions d’élevage cruelles des équidés.

    Allemagne
    Les supermarchés Real et Edeka, plus gros distributeur de produits alimentaires dans le pays, ont reconnu que de la viande de cheval avait été décelée dans des lasagnes à bas prix. Les barquettes ont été retirées des rayons. Des traces de viande de cheval non déclarée ont également été trouvées dans des “tortelloni viande de boeuf” fabriqués en Allemagne par l’industriel allemand Gusto GmbH et vendus par la chaîne de magasin à bas prix Lidl.
    Aldi a par ailleurs retiré, vendredi 15 février, des boîtes de raviolis et de goulache au boeuf de ses rayons après des analyses ayant détecté de la viande chevaline non déclarée.

    Pays-Bas
    Une perquisition a été menée vendredi 15 février dans une usine du sud du pays qui mélangeait viande de cheval et de bœuf avant de la revendre labellisée “pur boeuf”. “La société transformait des carcasses de chevaux en provenance des Pays-Bas et d’Irlande en morceaux de viande et les mélangeait à des morceaux de viande de boeuf”, a indiqué le Parquet.

    Belgique et Suède
    Le géant allemand de la distribution Lidl a retiré de la vente des plats au bœuf qui contenaient de la viande de cheval, lundi 18 février.

    Finlande
    Comme en Suède et en Belgique, Lidl a retiré de la vente des plats au bœuf qui contenaient de la viande de cheval, un mois après le début du scandale. Lidl Finlande a indiqué lundi qu’il avait retiré du goulache et des raviolis de la marque Coquette “par mesure de précaution” après avoir été averti par sa maison mère de soupçons pesant sur la viande de la conserverie allemande Dreistern.

    Danemark
    Comme en Suède, en Belgique et en Finlande, Lidl a retiré de la vente des plats au bœuf qui contenaient de la viande de cheval, lundi 18 février. Le ministère de l’Alimentation avait déjà indiqué avoir ouvert une enquête sur un abattoir qui pourrait avoir introduit du cheval dans de la viande présentée comme du bœuf et destinée à des fabricants de pizza.

    Norvège
    Le groupe de grande distribution NorgesGruppen a annoncé vendredi 15 février que de la viande de cheval avait été retrouvée dans des lasagnes vendues dans ses magasins puis retirées des rayons.

    Hong-Kong
    Des lasagnes de la marque importée Findus ont été retiré de la vente la semaine dernière, selon les autorités hongkongaises. Le Centre de Hong Kong pour la Sécurité alimentaire a exhorté mercredi 20 février la population locale à ne pas consommer les lasagnes, estimant qu’ils pourraient contenir de la viande de cheval “non soumise à des tests de détection de médicaments vétérinaires”.

    Brésil
    Le leader mondial de la transformation du boeuf, le brésilien JBS, a annoncé mardi 19 février qu’il allait provisoirement cesser de commercialiser de la viande européenne, après avoir vu son nom mentionné dans le scandale.

    La société belge JBS Toledo, filiale commerciale du géant brésilien en Europe et fournisseur de Nestlé, “ne commercialisera pas de viande européenne tant que la confiance n’aura pas été restaurée dans la chaîne logistique du boeuf européen”, a indiqué le groupe dans un communiqué mis en ligne sur son site internet.

    R.F.

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