Marie Prieur

GeneveFrance«J’habite en France voisine», lance une jolie blonde dans un bar de Carouge. Vu la grimace de son interlocuteur, elle ajoute précipitamment: «Mais je suis Genevoise! Seulement voilà, les loyers sont moins chers de l’autre côté. » L’anecdote, en plus d’être véridique, est révélatrice des problèmes qui agitent le Grand Genève.
En premier lieu, la difficulté des Genevois de trouver un logement dans le canton. Rien que pour 2011, ils sont 4000 à avoir quitté Genève pour s’installer en périphérie. Direction la France voisine pour 2500 d’entre eux. Chaque année, ils viennent par milliers grossir les rangs des frontaliers.
Au point que désormais, à Genève, un actif sur trois habite en dehors des frontières cantonales. Sans compter tous ceux qui affirment n’avoir en France qu’une résidence secondaire alors qu’en réalité, ils y habitent toute l’année, voire scolarisent leurs enfants dans les écoles …
D’où la question, provocatrice, posée par la Tribune de Genève: jusqu’à quand la France acceptera-t-elle d’être la banlieue de Genève?

One thought on “Marie Prieur

  1. shinichi Post author

    «La France, banlieue de Genève, jusqu’à quand ?»

    par Marie Prieur

    http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/france-banlieue-geneve-jusqu/story/21639094

    «J’habite en France voisine», lance une jolie blonde dans un bar de Carouge. Vu la grimace de son interlocuteur, elle ajoute précipitamment: «Mais je suis Genevoise! Seulement voilà, les loyers sont moins chers de l’autre côté. » L’anecdote, en plus d’être véridique, est révélatrice des problèmes qui agitent le Grand Genève.

    En premier lieu, la difficulté des Genevois de trouver un logement dans le canton. Rien que pour 2011, ils sont 4000 à avoir quitté Genève pour s’installer en périphérie. Direction la France voisine pour 2500 d’entre eux. Chaque année, ils viennent par milliers grossir les rangs des frontaliers (au sens large du terme).

    Au point que désormais, à Genève, un actif sur trois habite en dehors des frontières cantonales. Sans compter tous ceux qui affirment n’avoir en France qu’une résidence secondaire alors qu’en réalité, ils y habitent toute l’année, voire scolarisent leurs enfants dans les écoles…

    Si Genève ne parvient toujours pas à construire suffisamment pour «loger ses propres enfants», selon le voeu formulé par le conseiller d’Etat chargé de l’Urbanisme, François Longchamp, le bassin français bâtit à tout va. Les grues s’élèvent dans le Genevois et le Chablais haut-savoyard, ainsi que dans le Pays de Gex.

    Les promoteurs multiplient les opérations juteuses. Et les appartements à 5 ou 6 000 euros (7500 francs) le mètre carré partent comme des petits pains. Occupés très souvent par des trentenaires ou des quadragénaires, avec enfants. De quoi faire exploser les besoins en matière de crèches, d’écoles et de services en tout genre.

    Autre effet ricochet: la flambée des prix contraint les travailleurs français à reculer à leur tour pour trouver de quoi se loger. Des équilibres sociaux et environnementaux sont en jeu. D’où la question, provocatrice, posée par la Tribune de Genève: jusqu’à quand la France acceptera-t-elle d’être la banlieue de Genève?

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