Gary Dagorn

Un iceberg de 5 800 km² vient de se détacher de la barrière de Larsen.

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  1. shinichi Post author

    Antarctique : visualisez l’iceberg géant qui s’est détaché du continent

    Un iceberg de 5 800 km² vient de se détacher de la barrière de Larsen. Comparez la taille de cet iceberg géant avec votre département.

    par Gary Dagorn

    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/10/antarctique-visualisez-l-iceberg-geant-qui-se-detache-de-la-banquise_5060243_4355770.html

    Les calottes polaires sont sans doute les zones de notre planète où les conséquences du réchauffement du climat sont les plus manifestes. Alors qu’au nord, la taille de la banquise arctique a fortement reculé en 2016 à cause de records de températures (jusqu’à 20 °C supérieures aux normales de saison), au sud, l’ouest de l’Antarctique est continuellement déstabilisé par la fonte des barrières de glace flottantes.

    Larsen est l’une de ces barrières glacées menacée de disparition. Une crevasse géante y progressait depuis plusieurs années, précisément dans sa partie « C ». Ce 12 juillet, la faille géante a finalement achevé de séparer un bloc géant entier de glace du reste du continent, formant un iceberg d’environ 5 800 km² et de mille milliards de tonnes.

    Un iceberg aussi gros qu’un département français

    La faille est apparue en novembre 2011 et ne dépassait pas la dizaine de kilomètres de longueur jusqu’à l’été austral 2014. Depuis, elle a surtout progressé par à-coups, à trois reprises : en 2014, en mai-juin 2016, puis en décembre 2016, où la faille a désormais atteint 90 km de longueur et s’est élargie jusqu’à mesurer près de 500 m de largeur.



    Début janvier 2017, lors de la première publication de cet article, seuls 20 km séparaient celle-ci de l’océan. Conformément aux prédictions des scientifiques, le bloc de glace du Larsen C s’est finalement détaché entre le 10 et le 12 juillet.
    Pour bien réaliser la taille de cet iceberg, nous vous proposons de la comparer à la superficie de votre département.




    La crainte d’une désintégration totale du Larsen C

    Les barrières de glace (ou ice shelves en anglais) sont de grandes surfaces de glace flottant sur les eaux de l’océan Antarctique et forment la prolongation de la glace continentale sur la mer. Ces glaces flottantes, dont l’épaisseur peut atteindre plusieurs centaines de mètres, jouent un rôle crucial dans la stabilité des glaciers continentaux. Leur masse permet de retenir la glace posée sur le continent qui, sans elles, glisserait naturellement vers l’océan, où elle fondrait.

    Les barrières de glace empêchent de facto la fonte de milliers de kilomètres cubes de glace qui pourrait contribuer à une importante augmentation du niveau des océans.

    Le détachement imminent de ces 5 800 km² de glace, ce qui représente plus de 10 % de la surface de Larsen C, pourrait gravement déstabiliser la barrière tout entière. Adrian Luckman, glaciologue à l’université de Swansea (Pays de Galles) et responsable du projet Midas, qui surveille la faille par satellite, estime que la barrière risque à terme de disparaître totalement. Comme Larsen B, une barrière voisine qui s’est désintégrée en 2002 en l’espace de trois mois, à la suite de la perte progressive de ses glaces.



    La désintégration spectaculaire de Larsen B a provoqué une accélération de la fonte des glaciers qu’elle retenait, certains fondant jusqu’à huit fois plus vite qu’avant.

    Une étude publiée en février 2016 dans la revue Nature a estimé, pour la première fois, la part des barrières glacées qui soutenait directement le poids des glaciers continentaux et – a contrario – la part de la glace dite « passive », c’est-à-dire la glace qui n’est pas directement nécessaire à la retenue de la glace du continent. Selon cette étude, la majeure partie de la glace du Larsen C qui est sur le point de se détacher est justement cette glace passive. Il est donc peu probable que la perte de cette glace entraîne des effets immédiats sur la stabilité de l’ensemble.



    A l’échelle de l’Antarctique, les auteurs de l’étude estiment que cette « barrière de sécurité » représente 13,4 % de la surface des barrières de glace. Plus une barrière possède une part importante de glace passive (en bleu), plus elle est stable et résistante. A l’inverse, plus elle est composée de glace faisant office de « murs porteurs », plus elle est vulnérable face au changement climatique. On dénombre actuellement sept barrières dont le taux de glace passive est inférieur à 5 %.



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