Olivier Frébourg

C’est la rentrée littéraire, cette passion française. C’est la guerre. En cette année d’hommages aux alliés américains, nous assistons à un renversement d’alliances. Les Etats-Unis et leur cheval de Troie, Amazon, ont déclenché les hostilités contre le premier groupe d’édition français, Hachette. Enjeu : le prix de vente des livres numériques qu’Amazon souhaite laminer. Nous sommes dans le fracas du monde global.
Au même moment, à Saint-Germain-des-Prés, commence la lutte des prix littéraires, digne des combats de l’Iliade : c’est du classique. Mais cette fois la mêlée sera plus meurtrière. La rentrée 2014 est d’abord une guerre économique. Les maisons d’édition espèrent sauver avec un grand prix un début d’année désastreux. A première vue, un match régional. Mais, en littérature, le local peut se confondre avec l’universel.
Curieusement, la course aux lauriers obsède davantage le monde des lettres que le bras de fer musclé entre deux géants. Neuf cents écrivains américains, un millier d’auteurs allemands ont signé une pétition en faveur d’Hachette et, au Japon, les maisons d’édition réagissent à leur tour. En France, pour le moment, auteurs et éditeurs conservent un relatif silence. Cette tactique révèle-t-elle une intrigante exception ?
L’offensive d’Amazon contre Hachette pose une nouvelle fois la question de la place du livre, sous sa forme numérique ou imprimée, dans nos sociétés. Quel enjeu esthétique et politique pour le livre, dans un monde d’écrans et de flux marqué par la prolifération des algorithmes, la fragmentation du temps et …

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