Sophie Simon

Qui entretient le mystère entretient généralement la curiosité. A Collonge-Bellerive, sur la route de Thonon, seul le numéro 153 est visible de l’extérieur. Derrière les barrières se cache la société qui emploie le plus de personnes dans la commune. Il s’agit de Thomson Reuters, leader mondial de l’information financière.
Il faut dire que le site, autrefois siège pour l’Europe et le Moyen-Orient, devenu depuis simple centre régional, abrite des serveurs et donc des données sensibles. Il s’y traiterait quelque 50 000 informations par seconde. Le centre informatique collongeois est dupliqué à Londres pour plus de sécurité.
Sur 27 000 m2, quatre bâtiments – deux pour les bureaux et deux pour l’informatique – sont entourés de verdure. La vaste terrasse donne sur un étang.
Les bâtiments ont un caractère architectural assez exceptionnel: ils sont quasi transparents et laissent complètement filtrer la lumière grâce à une structure sans maçonnerie lourde, faite de parois de verre soutenues par des câbles en acier et protégées du soleil grâce à des stores à projection.

One thought on “Sophie Simon

  1. shinichi Post author

    Le site secret de Thomson Reuters

    par Sophie Simon

    Fait rarissime, l’agence de presse située à la Pallanterie ouvre ses portes à la «Tribune de Genève» pour découvrir l’envers du décor.

    http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/Le-site-secret-de-Thomson-Reuters/story/23215718

    Qui entretient le mystère entretient généralement la curiosité. A Collonge-Bellerive, sur la route de Thonon, seul le numéro 153 est visible de l’extérieur. Derrière les barrières se cache la société qui emploie le plus de personnes (plus de 500) dans la commune. Il s’agit de Thomson Reuters, ( 27.99 -0.18%) leader mondial de l’information financière (en concurrence avec Bloomberg), issue du rachat de Reuters par Thomson en 2008. Elle est présente physiquement à la Pallanterie depuis 1996. Dans les archives de presse: presque rien. «On en a peu parlé à l’époque, car il s’agissait d’un déclassement de zone agricole, c’était la vache sacrée», explique Richard Harri, architecte en charge du projet. L’entreprise cultive la discrétion. Elle a accepté, une fois n’est pas coutume, d’ouvrir ses portes à la presse, mais elle a laissé la majorité de nos questions sans réponse, la majorité de nos photos sans autorisation, lors d’une visite décidément «guidée».

    Des données sensibles

    Il faut dire que le site, autrefois siège pour l’Europe et le Moyen-Orient, devenu depuis simple centre régional, abrite des serveurs et donc des données sensibles. Il s’y traiterait quelque 50 000 informations par seconde. C’est pour cette raison qu’il a été construit à Collonge-Bellerive, au bénéfice d’un droit de superficie sur un terrain appartenant à l’Etat. «Les critères d’implantation de Reuters étaient très contraignants, décrit la maire Francine de Planta. Pas à proximité d’un aéroport, environnement sans nuisances, double réseau de fibre optique (Swisscom et Colt), etc. Le site de la Pallanterie répondait à tous ces critères.»

    «On a analysé plus de vingt sites à l’époque, confirme Richard Harri. Il ne fallait pas être dans l’axe de l’aéroport pour ne pas être sous les lignes d’avions en cas de crash. Il fallait éviter les zones inondables, les citernes de Vernier. Nous avons également dû renoncer au Bachet, à cause de la proximité des chemins de fer et des champs électromagnétiques des caténaires, qui auraient pu perturber les serveurs.» Le choix s’est donc rapidement porté sur Collonge-Bellerive. Le fait que la Commune dégrève la taxe professionnelle à 100% n’y est peut-être pas pour rien. Le centre informatique collongeois est dupliqué à Londres pour plus de sécurité.

    Cadre bucolique

    L’entreprise tient presque lieu de campus universitaire. Elle prend place à la frontière entre la ville et la campagne, et est conçue comme un «bureau dans un parc». Sur 27 000 m2, quatre bâtiments – deux pour les bureaux et deux pour l’informatique – sont entourés de verdure. La vaste terrasse donne sur un étang et les employés peuvent convier des clients pour faire des grillades l’été. «Tout a été planté pour demander un minimum d’entretien, c’est presque sauvage», précise Chryso Cook, responsable des services généraux de l’entreprise. Des plafonds froids ont été installés à l’intérieur, c’est-à-dire une climatisation par le plafond. «Aujourd’hui ça se fait beaucoup, mais à l’époque très peu, commente Richard Harri. Le confort était ainsi équivalent à celui d’une vieille ferme.»

    Les bâtiments ont un caractère architectural assez exceptionnel: ils sont quasi transparents et laissent complètement filtrer la lumière grâce à une structure sans maçonnerie lourde, faite de parois de verre soutenues par des câbles en acier et protégées du soleil grâce à des stores à projection. «A l’époque, le conseiller d’Etat Philippe Joye, lui-même architecte de formation, avait aidé en deux ou trois coups de crayon pour modifier les plans et aligner les bâtiments de façon esthétique», se souvient Jean-Claude Marchand, ex-PDG de Reuters, parti en 2001.

    Avec une cafétéria, un fitness, un hammam, une salle de yoga et une salle de musique, ainsi qu’un système de transport en navette, les employés, de 46 nationalités différentes, peuvent vivre en quasi-autarcie.

    Mais le quartier s’est développé depuis et il y a de plus en plus de commerces à proximité qui leur permettent de sortir pendant leur temps libre. Un mode de vie peut-être plus en phase avec l’historique du pigeon voyageur qui a fait la renommée de l’agence Reuters.

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