Charlotte Boitiaux

pilules-AFPPour de nombreux spécialistes, c’est un peu la méthode “un fait divers = une loi”. Suite à la médiatisation de l’affaire Marion Larat – du nom de cette jeune femme qui accuse la pilule de 3e génération Meliane d’être à l’origine de son accident vasculaire cérébral (AVC) -, le gouvernement vient d’annoncer la fin du remboursement des contraceptifs de 3e génération dès le 31 mars 2013.
Simple mesure de précaution, avance Marisol Touraine, la ministre de la Santé, qui justifie cette annonce par le fait qu’il existe des risques plus élevés de “complications thrombo-emboliques veineuses [ou phlébites pouvant mener à un AVC]” chez les pilules de 3e et 4e générations. En cause, toujours les mêmes molécules : le désogestrel, le gestodène, et la drospirénone, présentes à plus ou moins forte dose dans la composition de la pilule.
Seulement voilà, le cas de Marion Larat reste “un cas rare”, explique Joëlle Tort-Grumbach, gynécologue-obstétricienne, à Paris, contactée par FRANCE 24. Oui, rappelle-t-elle, les pilules 3e et 4e générations, prescrites à 1,5 million de femmes en France, présentent des risques de phlébites dans 0,04% des cas. Mais ce taux est sensiblement le même pour les autres pilules : 0,02% des femmes utilisant les pilules de 1ere et 2e générations sont susceptibles d’avoir des complications.
… Cette “façon de crier au loup” agace aussi du côté de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

2 thoughts on “Charlotte Boitiaux

  1. shinichi Post author

    LA PILULE 3E GÉNÉRATION, C’EST QUOI ?

    Mises sur le marché dans les années 1980, les pilules de 3e génération sont censées éviter certains effets secondaires tels que l’acné et la prise de poids, notamment grâce à leur dosage plus faible en œstrogène et plus fort en gestodène et désogestrel.

    C’est aujourd’hui la présence de ces deux autres molécules qui est pointé du doigt. Selon la Haute autorité de santé (HAS) aucune étude n’a jusqu’à présent démontré que les pilules de 3e génération avaient un intérêt clinique supplémentaire par rapport aux pilules de 2e génération. A elles seules, pourtant, les pilules de 3e génération représentent 50% des contraceptifs utilisés.

    Les supprimer n’est pas envisageable car “les pilules de 3e génération conviennent à une catégorie de femmes ne supportant pas les contraceptifs de 2e génération”, rappelle Nathalie Bajos, chercheuse à l’Inserm.

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