3 thoughts on “Claude Covassi

  1. shinichi Post author

    Claude Covassi

    Wikipedia

    https://en.wikipedia.org/wiki/Claude_Covassi

    Claude Covassi (1970 – 8 February 2013) was a Swiss criminal and spy.

    Born in Geneva, Covassi studied philosophy in Paris, where he became close friends with Paolo Fogagnolo, a former member of the Italian Red Brigades. In the 1990s Covassi settled on Ibiza. He was twice convicted of fraud and made a living smuggling drugs to Ibiza to supply the local party scene.

    In 2003, the police of Geneva recruited Covassi as an informant because of his knowledge about European cocaine smuggling networks. They soon passed him on to the Swiss internal intelligence service, DAP, who paid Covassi to infiltrate the Centre Islamique de Genève, an Islamic religious center in Geneva, in order to determine whether the center was a haven for Islamic fundamentalists. The operation was almost aborted because Covassi was again arrested for credit card fraud, but the DAP bailed him out. In the event, Covassi reported no actionable intelligence from the center, but converted to Islam during his stay.

    In 2005, the Swiss intelligence services directed Covassi to attempt infiltrating terrorist groups in Syria, but he had no success. Disappointed with his handlers, in 2006 he made his intelligence work public in a newspaper interview in which he alleged that the intelligence services illegally directed him to compromise the center’s controversial leader Hani Ramadan. Soon later, he was assaulted in public and emigrated to Cairo. The resulting media attention led to an investigation by a Swiss parliamentary committee which eventually dismissed most of Covassi’s allegations as not credible and found that Covassi’s actions on behalf of the intelligence services had not been illegal.

    In 2009, Covassi was convicted for illegal trafficking of anabolic steroids. In November 2012, having returned to Geneva, he was again in the news in Switzerland because of anti-semitic statements he had made on the Internet. On 8 February 2013, he was found dead, apparently as a result of a drug overdose according to initial police reports.

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  2. shinichi Post author

    La «taupe» du Centre islamique

    http://espions.tdg.ch/chapitre5.html

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    Au début de l’année 2006, un étrange personnage sort de l’ombre. Il s’appelle Claude Covassi. L’homme prétend avoir infiltré le Centre islamique à la demande des services de renseignements suisses. Son histoire fait les gros titres jusqu’à ce que la vérité éclate.

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    Pendant des mois, Claude Covassi a tenu en haleine les médias avec des révélations fracassantes sur l’opération «Memphis», l’infiltration du Centre islamique de Genève, dirigé par Hani Ramadan, à la demande des services secrets suisses.

    Ray-Ban collées sur le nez, physique de bodybuilder, le Genevois de 35 ans, assis au fond d’un café en ce début de 2006, est nerveux. Il a peur d’être surveillé. Il raconte sa conversion à l’islam, ses visites dans les mosquées et ses voyages à l’étranger. L’homme, qui prétend travailler pour le Service d’analyse et de prévention (SAP) et le Service de renseignement de la Confédération (SRC), affirme détenir des informations explosives. Si l’espion éprouve le besoin de parler, c’est qu’il a des états d’âme. Il rêvait de faire du renseignement pour identifier les réseaux terroristes. Mais ses «patrons» ont eu d’autres projets.

    Une fois admis dans l’entourage d’Hani Ramadan, on lui a demandé de monter un «chantier». Ce qui, dans le jargon des espions, est synonyme de coup tordu.

    Converti à l’islam

    Claude Covassi, alias «Menès» pour les services qui l’ont recruté en 2004, doit glisser des documents dans l’ordinateur du Centre islamique, qui attesteraient d’un lien entre Hani Ramadan et Al-Zawahiri, le numéro 2 d’Al-Qaida. Seulement voilà, l’espion converti à l’islam se sent en contradiction avec sa foi. «Je me suis vite senti minable d’espionner des gens qui se montraient aussi attentionnés qu’Hani Ramadan», explique-t-il dans une interview. Pendant des mois, les médias reprennent à leur compte les incroyables révélations de la «taupe du Centre islamique», qui va jusqu’à expliquer où ont été cachées les caméras qui enregistrent les allers et venues au Centre islamique.

    L’agent secret se promène avec des clefs cryptées et raconte comment il fait pour dissimuler les données sensibles. Claude Covassi est d’autant plus convaincant qu’il connaît sur le bout des doigts tout l’organigramme des filières islamiques.

    L’indic qui se rêvait espion

    Au sein des services de renseignements suisses, c’est la panique. On sait que les accusations portées par Claude Covassi sont en partie, mais en partie seulement, fausses. En revanche, elles mettent en lumière un problème de recrutement. L’homme, qui a échappé à tout contrôle et qui se livre dans les médias, n’est pas le super-espion qu’il prétend être. La réalité est très éloignée d’un roman d’espionnage à la John le Carré. Le vrai profil de Claude Covassi, c’est celui d’un indic de la police qui se rêvait espion. Une réalité moins flatteuse qui renvoie aux scénarios sans espoir des films de série noire.

    Malmenées pendant des mois, les autorités suisses commencent à lâcher des bribes d’informations. La taupe écrira elle-même la fin de l’histoire en appelant à l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire. Mal lui en a pris. Les autorités lui demandent de mettre sur la table les preuves qu’il prétend détenir. Tout le monde veut connaître la vérité. Le contexte rend ses accusations crédibles. C’est l’époque où les Etats-Unis sont lancés dans une traque aveugle contre toutes les personnes soupçonnées d’être liées à Al-Qaida. La CIA passe outre la légalité avec ses prisons secrètes, les kidnappings et les interrogatoires musclés. Les services suisses, qui coopèrent avec les Américains, auraient-ils franchi, eux aussi, le Rubicon? C’est ce que Claude Covassi laisse entendre. Mais voilà, lorsqu’il s’agit d’apporter les preuves, la taupe fuit en Egypte au prétexte qu’elle serait menacée de mort. Puis se ravise et rentre en Suisse en frappant immédiatement à la porte des rédactions pour promettre un séisme.

    Un falsificateur de talent

    L’espion se rend devant une commission mais il ne livre rien. Les enregistrements prétendument explosifs sont inaudibles. Toutes les preuves promises sont absentes. Les conclusions de l’enquête ouverte par le parlement tombent alors comme un couperet. Claude Covassi a manipulé tout le monde. C’est un falsificateur de talent. L’enquête montre qu’il a tronqué certains documents pour berner les médias.

    A partir d’une histoire vraie, son recrutement comme informateur, il a bâti une fiction et s’est inventé une mission qui ne lui a jamais été confiée. Sans doute a-t-il été grisé par sa proximité avec les services secrets. «Claude Covassi trouvait le quotidien trop fade. Il avait un réel profil d’aventurier. Mais pour une immersion en milieu sensible comme celui des réseaux islamistes, il faut avoir une psychologie plus solide», confie un homme qui connaît bien cet univers.

    Les «services» discrédités

    Le séisme promis par Claude Covassi a bien lieu, mais ce n’est pas celui annoncé. La commission d’enquête du parlement fédéral met en lumière des failles dans le recrutement de Claude Covassi, qui discréditent les services de renseignements suisses, entraînant quelques explications houleuses en coulisses. Comment a-t-on pu en arriver là? C’est une histoire sans fard qui remonte à la surface.

    Epinglé dans une affaire de trafic d’anabolisants, Claude Covassi avait été utilisé comme informateur par la police genevoise dans ses enquêtes pour démanteler les trafics de stupéfiants au début des années 2000. Satisfaits du travail de ce «collaborateur» vif d’esprit, les policiers avaient fini par le recommander aux services de renseignements.

    Personne ne perçut que la personnalité de cet informateur tout feu tout flamme pourrait un jour poser problème. Lors de l’enquête, les officiers traitants qui ont eu à piloter Claude Covassi ont affirmé qu’ils ne lui avaient jamais demandé de se convertir à l’islam pour infiltrer le Centre islamique. Il l’aurait fait de sa propre initiative.

    Zone grise

    Après cette affaire, Claude Covassi retombe dans l’anonymat. Enfin, pas tout à fait. Il y a d’abord un projet de livre qui n’ira pas jusqu’au bout. Puis un rapprochement avec Thierry Meyssan, journaliste controversé qui défend des thèses conspirationnistes sur les attentats du 11 septembre 2001. Meyssan soutient Kadhafi puis Bachar el-Assad. On est dans la zone grise, celle où prospèrent la désinformation, la propagande et les barbouzeries. Claude Covassi y nage comme un poisson dans l’eau. Désormais, il se montre actif sur les réseaux sociaux et les forums tout en continuant à fréquenter des personnages aux profils douteux. Puis son nom réapparaît dans les colonnes de la rubrique faits divers des journaux. En juin 2011, il est agressé alors qu’il retire de l’argent à un postomat de Plan-les-Ouates. Claude Covassi porte plainte. On n’entend plus parler de lui jusqu’au 8 février 2013. Il est découvert sans vie allongé sur son lit. «Une mort naturelle», selon la police. Une overdose, apprendra-t-on plus tard.

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