2 thoughts on “Randos Vin en Suisse (Ellen Wallace)

  1. shinichi Post author

    Randos Vin en Suisse

    by Ellen Wallace

    50 itinéraires pour découvrir la Suisse, ses paysages et ses cépages
    Helvetiq élargit sa palette de guides de randonnée et se lance dans le vin, en commençant par la Suisse ! Des arides coteaux valaisans à la douceur des régions lacustres, le pays offre une extraordinaire diversité de paysages et de cépages qui appellent l’exploration. Quelle meilleure manière de comprendre un vin que de marcher dans le terroir dont il est issu ? Pour aller à la rencontre de ses vignerons préférés et de leurs produits, l’oenologue, journaliste et suissesse d’adoption Ellen Wallace a sillonné les routes et les sentiers du pays. Elle a sélectionné 50 itinéraires répartis dans toutes les régions vinicoles de Suisse qui se terminent, sans exception, un verre à la main. Chaque parcours présente des informations sur la randonnée, une description détaillée de l’itinéraire incluant des informations touristiques et une présentation de la cave et du vin choisi.

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  2. shinichi Post author

    Interview Ellen Wallace

    https://helvetiq.com/fr/stories/post/interview-ellen-wallace

    1) Vous avez déjà publié un livre sur les vins suisses, d’où vous vient cet intérêt pour cette boisson et qu’est-ce qui est différent avec ce livre-ci ?

    Je n’ai jamais bu de vin en grandissant aux Etats-Unis, mais une fois à l’université, tout le monde buvait (trop et principalement) de la bière et du mauvais vin. Ce fut un choc quand je suis arrivée à Paris à la fin de ma vingtaine et que j’ai découvert que le vin pouvait être bon, voire excellent, et que les gens en buvaient plutôt avec les repas et surtout, le partageaient. Le vin n’était pas considéré comme un moyen pour être ivre très rapidement, mais bien plus comme faisant partie intégrante des relations sociales et une boisson à prendre au sérieux.

    Lors d’un reportage sur le commerce du vin en France, quand je travaillais pour Time Magazine et Business Week, j’ai d’abord pris connaissance de toute la production industrielle de vin, avant de vraiment découvrir les vins artisanaux de Suisse.

    J’ai écrit un précédent livre, une introduction aux vins suisses en anglais, pour deux publics : les personnes qui s’y connaissaient en vin mais pas le vin suisse et les personnes qui posaient des questions parce qu’elles ne connaissaient rien au vin, arrivaient en Suisse et tombaient amoureuses de ce paysage viticole. Randos vins en Suisse s’adresse également à deux publics : à nouveau, ceux qui connaissent le vin helvétique mais qui deviennent plus conscients de sortir et de bouger (les rares retombées positives du Covid !), et les randonneurs qui aiment un bon verre de vin après une marche et qui veulent en savoir plus. Je veux faire comprendre aux gens que le vin, surtout en Suisse, est bien plus qu’une boisson. C’est un merveilleux moyen de découvrir davantage ce pays.

    2) Le milieu du vin donne l’impression d’être un domaine de «spécialistes» /connaisseurs, comment y avez-vous fait votre place ? Et comment le rendez-vous accessible pour des «novices» ?

    Le monde du vin est de plus en plus composé de spécialistes qui ont développé leur propre langage, le marketing du vin étant devenu une activité commerciale.Les États-Unis ont eu un impact énorme sur l’évolution du secteur du vin, qui est passé de la vente locale et régionale à la vente de masse.

    Pour ma part, je savais que la seule façon d’être une nouvelle venue, une femme et une étrangère et de me faire accepter comme un écrivain européen compétent sur lequel les responsables du marketing et les vignerons pouvaient compter, était d’en apprendre le plus possible sur le sujet. Depuis 30 ans, je passe énormément de temps à parler aux producteurs, aux vignerons, aux exportateurs et aux personnes qui boivent simplement du vin. Je veux comprendre ce qui les touche, et le partager. En Suisse, je suis désormais membre, sur invitation, de la Mémoire des Vins Suisses, qui regroupe certains des domaines viticoles les plus respectés du pays et un petit groupe de professionnels. Et à l’étranger, je suis membre du Cercle international des écrivains du vin, réservé aux écrivains ayant une solide expérience de la publication. Cela dit, mon intérêt n’est pas d’écrire pour d’autres professionnels dans un secteur qui peut sembler fermé sur lui-même. Je veux que le grand public se rende compte que le vin n’est pas réservé à une élite et que, même s’il a son propre langage, il n’est pas nécessaire de le parler couramment pour l’apprécier. Le vin reste un produit local, accessible et facile à comprendre. Se promener régulièrement sur les sentiers suisses près des vignobles est l’un des meilleurs moyens de se réapproprier ce qui, depuis des siècles, fait simplement partie de la culture. Lors d’une récente randonnée, un homme novice en matière de vin m’a demandé si les vignes donnaient lieu à plusieurs récoltes par an – c’est le genre de questions de base que les professionnels oublient que les gens se posent, et je veux que les “novices” se sentent légitime à les poser.

    3) Qu’avez-vous sélectionné en premier : les vins ou les randonnées ?

    Je voulais que ce livre soit aussi représentatif de la Suisse que possible, il était donc crucial de commencer par sélectionner les vins, puis les caves, et seulement ensuite de créer les randonnées autour d’eux. Plus de 60 cépages sont régulièrement utilisés pour faire du vin dans ce pays, un nombre inhabituellement élevé qui s’explique en partie par la géographie très variée et les nombreux microclimats. Un raisin qui donne de bons résultats dans les Alpes valaisannes ne sera pas forcément exploité à Bâle ou à Genève. J’ai voulu inclure des vins issus de cépages de chaque région, puis, pour assurer l’équilibre, j’ai sélectionné un nombre de domaines viticoles correspondant à peu près à la proportion de vin produite par ces régions. Ainsi, le Valais, le plus grand producteur, a le plus de randonnées, et la région des Trois Lacs, beaucoup plus petite en termes de vin produit, en a moins. Je voulais équilibrer les grands établissements vinicoles et les petites exploitations familiales, les caves célèbres et celles moins connues, les vins chers et ceux plus abordables. Et une fois que j’ai eu le sentiment d’avoir obtenu un échantillon représentatif de vins suisses, j’ai créé les randonnées : les plus longues pour les randonneurs chevronnés et certaines plus courtes pour les personnes préférant de petites balades. J’aurais aimé inclure davantage de randonnées en haute montagne, pour une question d’équilibre, mais cela n’était pas pratique, étant donné qu’il est rare de trouver des vignobles à plus de 900 m et que chaque randonnée commence et se termine par les transports publics.

    4) Qu’est-ce qui fait la particularité des vins suisses ?

    Les vins suisses occupent une place particulière pour les connaisseurs en raison de leur caractère artisanal. Ils sont discrets, élaborés avec une grande précision et des compétences techniques, mais ils sont surtout produits par des personnes qui s’attachent à comprendre leur terroir. Cela signifie qu’ils insistent pour laisser parler le raisin, de sorte qu’ils ne font pas de vins par recette, mais laissent plutôt chaque cépage et chaque parcelle de vigne leur dire, pour chaque millésime et son climat imprévisible, ce qui est nécessaire pour transformer les raisins en beaux vins. Le terme “terroir” est devenu un terme de marketing, mais au-delà de cela, il s’agit d’un concept simple de ce dont vous avez besoin pour faire du bon vin, et les caves suisses l’ont compris.

    5) Si vous ne deviez conseiller qu’une seule randonnée et dégustation de vin, laquelle serait-ce ? / Ne retenir qu’un seul vin suisse à déguster absolument une fois dans sa vie ?

    Si mon meilleur ami se présentait demain et me disait « j’ai le temps de faire une seule randonnée, une seule dégustation, où irions-nous ? » C’est une question difficile parce que je voudrais à la fois lui montrer certains des paysages les plus magnifiques de Suisse mais aussi un vin inoubliable.Y ajouter un intérêt historique et architectural serait génial. Je pense que nous irions à Saillon, admirer les vitraux sur le sentier qui suit l’histoire d’un personnage ressemblant à Robin des Bois, Farinet, voir son vignoble (appartenant au Dalaï Lama), qui est le plus petit vignoble cadastral du monde, prendre le pont suspendu de Farinet et descendre à travers les vignes au-dessus de Chamoson, dont les vignobles s’étendent de la base de sommets spectaculaires jusqu’au Rhône. Si le temps le permettrait et avec de la motivation, je suggérerais de faire une partie d’une deuxième randonnée : la boucle de Chamoson. Pour ses magnifiques vues sur les Alpes et la vallée du Rhône. Nous finirions par nous rendre au domaine Simon Maye et fils, pour goûter à la Syrah Vieille Vignes. C’est un vin magnifique ! Les Syrah sont produits sur les rives d’un Rhône plus jeune et plus sauvage, où les minéraux rocheux des Alpes s’infiltrent dans les ruisseaux qui se précipitent dans la vallée.

    S’il ne fallait retenir qu’un seul vin helvétique à goûter absolument ? Je dirais un rouge avec des notes profondes de cerise noire : le Cornalin de la cave Denis et Anne-Catherine Mercier à Sierre. Demandez l’histoire de ce raisin, quand et comment le boire. Ou versez-vous simplement un verre et laissez-le parler par lui-même.

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